Casablanca bouge. Pas toujours comme on le voudrait, mais la ville se transforme. Derrière les embouteillages, les travaux et les files d’attente, il y a une dynamique bien réelle. Certains changements améliorent déjà la vie au quotidien. D’autres restent à surveiller.
Un aperçu honnête et concret.
Le tramway continue de s’étendre. Avec quatre lignes (T1 à T4), il couvre aujourd’hui une bonne partie des quartiers stratégiques : Sidi Moumen, Derb Sultan, Hay Hassani, Anfa, Bourgogne, et bientôt de nouvelles extensions prévues vers le nord et l’est. Il est de plus en plus utilisé, notamment par les étudiants et les actifs. Moins polluant, plus régulier que la voiture en heure de pointe, il apporte une vraie alternative… pour circuler dans Casa.
Mais ce n’est pas tout. Casablanca a lancé un bus à haut niveau de service (BHNS). Ces bus articulés, plus longs et plus confortables, circulent sur des voies réservées. Moins nombreux que le tram, ils relient des zones comme Lissasfa, Hay Mohammadi ou Sbata, souvent mal desservies jusqu’ici. C’est un début encourageant, même si les fréquences restent irrégulières et que certaines stations ne sont pas toujours bien entretenues.
Des espaces urbains repensés… à moitié
Oui, plusieurs endroits ont été rénovés. La place Mohammed V est redevenue piétonne, les abords du parc de la Ligue Arabe sont plus agréables, et certains quartiers comme Bourgogne, Gauthier ou Maarif ont vu leurs trottoirs élargis. Mais ces réaménagements restent souvent concentrés sur les zones centrales. Dans les quartiers populaires, les nids-de-poule et les trottoirs dégradés restent la norme.
L’usage de la voiture est toujours intense. Les rues sont pleines, les klaxons omniprésents, et trouver une place de parking relève encore du miracle. Le tramway et le BHNS allègent un peu la pression, mais tant que la majorité des gens doivent prendre leur véhicule pour travailler, il n’y aura pas de miracle. La ville manque aussi de parkings publics, notamment dans les quartiers à forte densité commerciale.

Les coupures d’eau récentes ne sont pas des incidents isolés. Elles reflètent une vraie tension liée à la sécheresse. Le niveau des barrages est préoccupant, et des projets de dessalement sont en préparation, mais encore loin d’être opérationnels à grande échelle. Cela pousse la ville à revoir sa consommation, avec des campagnes de sensibilisation et une modernisation progressive des réseaux de distribution.
Ce qui pourrait (réellement) améliorer le quotidien
- Plus de lignes de BHNS dans les quartiers périphériques
- Des horaires mieux respectés sur le réseau de transport public
- Une vraie régulation du stationnement (et pas seulement des amendes)
- Des pistes cyclables sûres et continues
- Une vraie stratégie de collecte des déchets dans tous les quartiers, pas seulement les plus visibles
- Des centres de services publics mieux répartis, pour éviter les files interminables

Casablanca avance, parfois trop lentement pour ceux qui y vivent au jour le jour. Mais il serait injuste de dire que rien ne change. Les transports évoluent. Certains quartiers respirent mieux. Et la parole des habitants commence à être entendue.
Pour mieux comprendre les quartiers à privilégier selon votre style de vie, lisez l’article “Où habiter à Casablanca selon votre situation”.