Quand on arrive à Casablanca, on pense souvent que la vie sera moins chère qu’en Europe. C’est partiellement vrai, mais ça dépend surtout du style de vie qu’on adopte. Si vous calquez votre quotidien sur celui que vous aviez à Paris, Bruxelles ou Genève, vous risquez vite de déchanter. Cafés stylés, brunchs hors de prix, produits importés… Les tentations sont partout. Mais il existe des stratégies simples pour réguler les dépenses sans renoncer au confort.
Loyer : le premier poste de dépense
Les loyers varient énormément selon le quartier, le type de bien et s’il est meublé ou non. Vous pouvez trouver un appartement correct entre 4 000 et 7 000 dirhams, mais si vous cherchez quelque chose de plus haut de gamme ou très bien situé (Anfa, Racine, Gauthier), les prix peuvent facilement grimper à 12 000 voire 20 000 dirhams pour un bien meublé avec prestations.
Astuce : préférez les logements non meublés si vous restez plus de 6 mois, c’est souvent plus économique. N’hésitez pas à renégocier au bout d’un an, c’est fréquent ici.
Faire ses courses sans exploser son panier
Le dilemme classique : grande surface climatisée avec tout sous la main, ou marché local plus chaotique mais moins cher ?
- Pour les fruits, les légumes et les œufs : direction le marché ou les primeurs de quartier. Prix imbattables, qualité correcte si on prend le temps de choisir.
- Pour les produits laitiers, le thé, les épices, les légumineuses : optez pour les épiceries en vrac ou les coopératives.
- Pour les produits d’importation : faites des stocks quand vous tombez sur une promo (beurre, fromages, cafés, etc.).
Astuce : certains marchés comme celui de Derb Ghallef (alimentaire) sont beaucoup moins chers que les grandes surfaces comme Carrefour ou Marjane.
Frais scolaires et santé : les vraies surprises
C’est souvent là que le budget explose :
- Les écoles internationales ou françaises peuvent coûter entre 40 000 et 80 000 dirhams par an.
- Les écoles marocaines privées dites “premium” vont jusqu’à 3 000 dirhams par mois.
Quant à la santé, elle reste abordable si on consulte dans le public ou chez certains praticiens en ville. Mais pour des soins plus pointus ou un accouchement, prévoyez une bonne couverture.
Côté couverture santé : mieux vaut anticiper
Si vous êtes français, la combinaison CFE (Caisse des Français de l’Étranger) + complémentaire santé privée locale ou internationale fonctionne bien.
Si vous êtes belge, selon votre statut (résident fiscal ou pas), votre mutuelle peut encore vous couvrir partiellement, mais il faut compléter avec une assurance santé privée adaptée à votre vie au Maroc.
Dans tous les cas, ne partez pas du principe que « tout est moins cher » ici : les consultations spécialisées, les urgences ou les séjours en clinique peuvent vite coûter cher si vous n’êtes pas bien couvert.
Petit détail qui change tout : bien connaître les pharmacies de garde et les cliniques fiables par quartier. Le bouche-à-oreille reste le meilleur guide.
Transports et déplacements : local ou global ?
Les taxis rouges sont abordables, mais peu pratiques si vous déplacez en famille. Le tramway est fiable et peu cher, surtout pour les trajets réguliers.
Et pour éviter les déceptions, j’utilise Careem pour les trajets ponctuels ou pros. L’application est stable, les chauffeurs sont pros, et on peut payer par carte ou espèces. Un bon équilibre entre confort et budget maîtrisé.
Garder une discipline sans sacrifier le plaisir
Tenir un budget à Casablanca ne veut pas dire vivre comme un ascète. Je me fixe quelques repères simples :
- Sorties ciblées : un bon restaurant deux fois par mois, pas plus.
- Loisirs locaux : hammam, théâtre, petits concerts, souvent bien moins chers que les activités « expats ».
- Éviter le piège des déjeuners rapides hors de prix. Je cuisine souvent maison le midi.
Et surtout, je garde une trace mensuelle de mes dépenses. Rien de rigide, mais au moins, j’ai une vue d’ensemble.
Ce n’est pas une question de privation. Juste de lucidité. Casablanca peut être très abordable, à condition de ne pas vivre ici comme on vivrait ailleurs.