Le Maroc évolue à grande vitesse, mais une question revient souvent dans les conversations : Pourquoi le manque de civisme est-il aussi visible dans l’espace public ? Une récente étude menée au niveau national entre février et mars 2025 confirme ce que beaucoup constatent chaque jour dans les rues de la ville. ( a supprimer ? )

Il suffit de se promener dans certaines villes du Maroc pour ressentir un malaise que peu osent formuler à voix haute. Dans les rues, la saleté ne choque plus. Elle s’est installée dans le paysage. Un sachet jeté ici, un trottoir obstrué là, des bennes qui débordent sans que personne ne s’en étonne vraiment. Selon une étude récente, plus de 70 % des personnes interrogées estiment que l’espace public est devenu négligé. Pas seulement en raison du manque de moyens, mais aussi d’un relâchement dans les comportements du quotidien.

La même tendance se retrouve dans la circulation. Le respect du code de la route devient secondaire : feux rouges ignorés, stationnements anarchiques, klaxons incessants, priorité piétinée. Dans les transports ou les files d’attente, le chacun pour soi prend souvent le dessus. Ce n’est pas une généralité, mais c’est suffisamment fréquent pour créer une forme de lassitude collective.

Ce climat a un impact sur les relations humaines. Le regard envers les femmes, les personnes âgées ou en situation de handicap manque parfois de respect. Et dans beaucoup de cas, ceux qui assistent à une scène déplacée préfèrent détourner les yeux. Pas par indifférence, mais par fatigue ou peur d’un conflit inutile. Pourtant, partout au Maroc, on trouve aussi des hommes et des femmes qui essaient encore. Qui saluent, qui aident, qui recadrent avec calme. Ils ne font pas de bruit, mais leur présence tient debout l’espoir d’un mieux.

À l’horizon 2030, beaucoup espèrent que l’organisation de la Coupe du Monde agira comme un électrochoc. Qu’elle aidera à assainir les espaces publics, à réinstaurer une forme de discipline collective, à redonner envie de prendre soin de ce que l’on partage. Mais cette transformation ne pourra pas venir d’en haut uniquement. Elle devra naître aussi du terrain, des gestes quotidiens, des exemples visibles.

Et Casablanca dans tout ça ?

Capitale économique, carrefour des influences, elle concentre les contrastes du Maroc moderne. Ville bouillonnante, ambitieuse, mais aussi épuisée par son propre rythme. À Casa, les problèmes de civisme sont visibles. Mais c’est aussi là que naissent des initiatives, que des habitants se mobilisent, que des voix s’élèvent pour dire qu’une autre manière de vivre ensemble est possible.

Ce n’est ni naïf, ni idéaliste.

C’est une nécessité.

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Co-fondatrice The Casa Society. Experte en communication. Marocaine résidente à l'étranger.

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