Quand je suis arrivée à Casablanca, j’étais persuadée que j’allais tout faire moi-même. Après tout, je venais d’un pays où on gère les courses, les démarches, les galères du quotidien en solo, avec efficacité et Google à portée de main.
Et puis très vite, j’ai compris que Casa, ce n’est pas l’Europe.
C’est mieux… à condition de savoir à qui déléguer quoi.
Il m’a fallu quelques semaines (et quelques prises de tête) pour découvrir l’écosystème de services locaux qui facilitent tout.
Des trucs simples, mais que personne ne vous explique à l’arrivée.
Alors si vous venez de débarquer, que vous jonglez entre carte de séjour, installation, enfants, boulot et cartons… voilà ce que j’aurais aimé qu’on me dise plus tôt.
Les apps de livraison qui vont au-delà de la pizza froide
On connaît tous Glovo ou Jumia, mais à Casablanca, la livraison, c’est un art à part entière.
Oui, vous pouvez vous faire livrer un tajine, mais aussi… un acte notarié, un traitement antibiotique, une clé USB oubliée dans une voiture.
(L’appli Yassir m’a sauvée plus d’une fois, que ce soit pour me faire livrer des médicaments à 22h, ou pour envoyer un document à l’administration pendant que j’étais coincée dans les bouchons.)
Autre découverte : les petits livreurs indépendants sur WhatsApp. Ma pharmacie, mon pressing, et même mon coiffeur ont leur propre livreur.
On envoie l’adresse, on paie par cash ou virement, et c’est réglé en moins d’une heure.
À condition d’accepter un peu d’imprévu (et quelques appels en darija pour se localiser), ça change tout.
Trouver du personnel de confiance sans y passer des semaines : Un des avantages de Casablanca, c’est la facilité d’accès à une aide à domicile.
Encore faut-il savoir par où commencer. J’ai mis un mois avant de trouver une femme de ménage sérieuse. Et puis j’ai découvert des agences spécialisées, qui forment le personnel, gèrent les contrats, et proposent des profils selon vos besoins : ménage, repassage, garde d’enfants, cuisine, ou même aide aux personnes âgées.
J’ai aussi testé un service de maintenance à domicile recommandé par une voisine : un plombier venu réparer une fuite dans l’heure, avec facture et suivi par WhatsApp.
Le plus surprenant ? Le niveau de professionnalisme. On est loin du bouche-à-oreille flou. Les agences vous envoient même des fiches de compétences.
Et pour les petites réparations du quotidien (interrupteur qui saute, chauffe-eau capricieux), j’ai fini par enregistrer deux numéros dans mon téléphone.
Aujourd’hui, j’appelle et je ne m’énerve plus.
Se déplacer sans perdre sa journée (ou son sang-froid)
Entre les embouteillages, les taxis rouges au comportement imprévisible, et les lignes de tram… j’ai vite compris que la mobilité à Casa, c’est une question de stratégie.
Heureusement, il existe des alternatives.
Pour mes déplacements quotidiens, j’ai rapidement compris qu’il fallait une solution pratique, fiable et surtout… pas trop stressante.
C’est là que j’ai redécouvert Careem. L’application est fluide, les chauffeurs sont pros, et surtout, on peut programmer un trajet à l’avance, ce qui change tout quand on a un planning chargé. Ça m’a sauvé plus d’un rendez-vous ou trajet école-travail, surtout quand la ville commence à se bloquer aux heures de pointe.
Certains expatriés que je connais ont même embauché un chauffeur à temps partiel, partagé avec une autre famille. C’est plus courant qu’on ne le pense, et souvent rentable quand on fait les calculs.
Et si vous tenez absolument à conduire vous-même, pensez à Waze. Sans ça, j’aurais passé ma vie bloquée sur le boulevard Zerktouni.
Concierge, assistante personnelle… le luxe abordable
En Europe, ce genre de service est réservé à une élite.
À Casablanca, c’est accessible. Et franchement, ça m’a sauvé la mise plus d’une fois. Une amie m’a recommandé un service de conciergerie pour expatriés. Je pensais que c’était gadget. Jusqu’au jour où j’ai eu besoin d’un coup de main pour trouver un plombier en urgence pendant que j’étais en déplacement.
Leur force ? Connaître le système local. Les bons contacts, les raccourcis, les astuces que vous ne trouverez pas facilement sur Internet. Et tout ça, sans avoir à négocier, attendre ou rappeler dix fois.
C’est un investissement… mais qui vous fait gagner du temps, de l’énergie, et parfois de la santé mentale.
Gérer son argent sans faire dix aller-retour à la banque
Au début, j’ai ouvert mon compte dans une agence classique. Et j’ai passé mes journées à faire la queue pour transférer des fonds, débloquer une opération, ou comprendre un virement bloqué.
Puis j’ai découvert que certaines banques marocaines proposent des services totalement digitaux. Compte en ligne, application fluide, chat avec un conseiller qui répond.
La BMCI, CIH Bank et même Orange Bank Maroc proposent aujourd’hui des solutions pratiques pour gérer ses dépenses, faire des virements internationaux ou recevoir de l’argent en devises.
Un vrai conseil : ouvrez un compte en dirhams convertibles. Ça évite bien des blocages si vous touchez vos revenus depuis l’étranger. Et pour les paiements du quotidien, j’ai fini par utiliser des solutions comme Inwi Money ou Jawaz pour éviter d’avoir toujours du cash sur moi.
Casa, c’est encore une ville qui adore l’espèce. Mais petit à petit, on s’en sort.
Il y a aussi les livraisons de fleurs en 30 minutes, les coiffeuses à domicile, les épiceries qui prennent commande par audio WhatsApp…
Casa, c’est une ville qui déborde de services pratiques. Encore faut-il savoir où chercher.
Ce que j’ai compris au fil du temps, c’est qu’il ne faut pas tout faire seul. Pas ici. Pas dans une ville aussi dense, rapide, et imprévisible. S’entourer, déléguer, demander conseil. Ce n’est pas un luxe. C’est une manière de respirer.
Casablanca…