Travailler à distance depuis Casablanca, ça semble idéal sur le papier. Le soleil, la mer à dix minutes, un coût de la vie plus léger… et la possibilité de continuer à gérer ses missions européennes en gardant un pied dans l’international.
Mais sur le terrain, j’ai vite compris que cette équation demande quelques ajustements. Rien d’insurmontable, mais mieux vaut être préparé si vous comptez suivre cette voie.
La connexion internet, c’est la base
Avant de vous installer, renseignez-vous bien sur la couverture du quartier. Tout Casablanca n’est pas fibré, et la stabilité varie selon les zones. Après avoir testé plusieurs options, j’ai opté pour INWI, qui s’est révélée être la plus stable dans mon cas.
Et pour sécuriser mes appels clients, j’ai toujours un routeur 4G de secours avec une carte SIM locale prête à prendre le relais. C’est ce genre de détail qui évite bien des sueurs froides.
Côté fuseau horaire, c’est fluide… sauf quand ce ne l’est pas. La plupart du temps, le Maroc est en GMT+1, donc calé sur l’Europe centrale. Cela facilite les échanges avec la France ou la Belgique.
Mais pendant le Ramadan, les horaires changent, et c’est toute l’organisation locale qui bascule. Il faut s’adapter : prévoir les calls le matin, ne pas s’étonner de ne plus avoir de réponse après 15h, et revoir son rythme en conséquence.
Home office ou espace partagé ?
Travailler depuis chez soi est envisageable, à condition d’avoir un espace dédié et bien isolé. Mais beaucoup préfèrent sortir pour maintenir une vraie séparation entre vie pro et perso.
Certains cafés sont devenus mes repères : calmes, bien équipés, avec une vraie tolérance pour ceux qui restent quelques heures. Et côté coworking, Casablanca ne manque pas d’options. L’essentiel, c’est de tester pour trouver celui qui correspond à votre rythme et vos besoins.
Pour les déplacements pros, j’ai vite laissé tomber les taxis classiques. Careem m’offre plus de fiabilité, un vrai suivi, et moins de mauvaise surprise. C’est un réflexe simple, mais efficace pour gagner du temps et rester focus sur ses priorités.
L’aspect administratif… mieux vaut être bien accompagné !
Facturer à l’étranger tout en vivant à Casablanca pose rapidement la question du statut. J’ai fini par créer une structure locale. Entre les virements SEPA bloqués, les frais bancaires élevés et les contraintes fiscales, ça devenait nécessaire. Un bon comptable (merci Aziz, tu gères) fait toute la différence. Il m’a aidé à choisir le bon statut, comprendre les obligations locales, et rester carré vis-à-vis de mon pays d’origine.
Discipline et équilibre : les deux vrais défis du remote. Travailler à distance, ce n’est pas juste bosser de n’importe où. C’est apprendre à structurer ses journées dans un environnement où tout pousse à lever le pied. Casablanca est stimulante, mais aussi très tentante. J’ai dû me créer une vraie routine, poser des limites, définir des horaires. Sinon, le “remote” vire vite à l’improvisation.
The Casa Society, pour ne pas avancer seul
C’est en vivant ces ajustements au quotidien que l’idée de créer The Casa Society a pris tout son sens. Un espace pour échanger entre RME, expatriés, freelances ou créateurs installés à Casablanca. On y partage nos outils, nos galères techniques, nos bons plans pros. Parce que derrière les stories ensoleillées, il y a une vraie réalité à apprivoiser.
Et qu’à plusieurs, on avance toujours plus loin…